Peu de garanties Ă fournir, un taux d’intĂ©rĂŞt bas voire nul, un capital rapidement disponible, etc., le prĂŞt entre particuliers est de plus en plus sollicitĂ© en France. Mais avant de vous laisser tenter, connaissez-vous les règles de prudence Ă adopter et les formalitĂ©s Ă respecter ?
Parmi les nombreuses offres de prĂŞt en ligne, beaucoup Ă©manent d’Ă©tablissements bancaires reconnus et offrent toutes des garanties. En-dehors de ces offres, les prĂŞts peuvent aussi ĂŞtre conclus entre particuliers.
Le prêt entre particuliers, aussi appelé « Peer to Peer Lending », crédit social ou encore crédit communautaire, est un type de crédit à la consommation conclu directement entre deux personnes physiques, sans l’intermédiaire d’un établissement de crédit.
Le prĂŞteur s’engage Ă prĂŞter l’argent et l’emprunteur Ă le restituer. Les deux personnes se mettent d’accord sur les conditions du prĂŞt, puis dĂ©cident de la forme du contrat.
Bien qu’ancienne entre les membres d’une même famille, la pratique connaît toutefois un réel essor ces dernières années avec Internet (réseaux sociaux, forums, etc.) et l’apparition de plateformes spécialisées pour mettre en relation des particuliers ou mettre en place des financements participatifs.
Le cadre étant moins strict que dans le cas d’un prêt bancaire, la prudence est de mise. Quelques conseils pour rester vigilants face à des offres parfois très alléchantes.
📢 Attention aux démarchages par mail ou sur des forums
La prudence s’impose si la prospection s’opère par mail ou sur un forum. Si vous recevez un message du type : « Je suis un particulier, j ‘offre des prĂŞts aux particuliers qui ont besoin d’un investissement personnel Ă un taux de 2 %. Le montant varie de 2 000 € Ă 800 000 €… » suivi d’une simple adresse mail ou d’un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, la mĂ©fiance est de mise.
Les conditions sont souvent attrayantes, mais les emprunteurs peuvent se faire soutirer des frais de dossier de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros… Sans jamais obtenir le crédit promis.
🔎 Vérifiez la fiabilité des plateformes de financement participatif
Certaines plateformes de financement participatif collectent l’argent d’investisseurs et consentent, avec cet argent, des prĂŞts Ă la consommation Ă des particuliers.
Pour s’assurer de la fiabilitĂ© de ce type d’organisme, une adresse postale en France, un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone fixe ou un numĂ©ro de Siren ne sont guère suffisants.
Afin de vous renseigner sur le sĂ©rieux d’une plateforme, vĂ©rifiez systĂ©matiquement que celle-ci soit immatriculĂ©e auprès de l’Organisme pour le registre unique des intermĂ©diaires en assurance, banque et finance (ORIAS) en tant qu’intermĂ©diaire en financement participatif, et qu’elle ait un agrĂ©ment bancaire dĂ©livrĂ© par l’AutoritĂ© de contrĂ´le prudentiel et de rĂ©solution (ACPR).
Les propositions frauduleuses peuvent être nombreuses. Il faut rester prudent concernant le choix d’une plateforme de financement participatif, ou crowdfunding en anglais, et ne faire confiance qu’à des plateformes connues et habilitées auprès de l’ACPR.
đź“‘ Formalisez les prĂŞts entre amis ou avec la famille
Selon l’article 1359 du code civil, la preuve d’un prĂŞt d’un montant supĂ©rieur Ă 1 500 euros entre deux personnes ne peut ĂŞtre faite que par la production d’un contrat Ă©crit. L’exigence d’un Ă©crit attestant la volontĂ© de rembourser de l’emprunteur est nĂ©cessaire sauf exceptions matĂ©rielles ou morales de produire un Ă©crit.
L’Ă©crit peut prendre la forme d’un contrat de prĂŞt signĂ© par le prĂŞteur et l’emprunteur, ou d’une reconnaissance de dette, signĂ©e par le seul emprunteur.
Le contrat de prĂŞt est Ă©tabli en deux exemplaires (formulaire CERFA 10 142 / 2062). Il doit ĂŞtre datĂ© et signĂ© par les deux parties, qui en conserveront chacune un exemplaire. Ce contrat peut ĂŞtre passĂ© par Ă©crit sous signature privĂ©e (article 1359 du code civil) ou Ă©tabli par un notaire (cela est conseillĂ© si le prĂŞt est d’un montant important).Â
Il est possible de faire enregistrer ce prĂŞt auprès du service de l’enregistrement de l’administration fiscale. Cela permet de prouver la date de l’acte (lui donner date certaine) et son existence en cas de contestation. Cette formalitĂ© coĂ»te 125 euros.
La reconnaissance de dette est rĂ©digĂ©e sur papier libre, datĂ©e et signĂ©e par l’emprunteur. Un original est conservĂ© par le prĂŞteur. L’emprunteur en conserve une copie. Le montant en chiffres et en lettres doit ĂŞtre Ă©crit de manière manuscrite par l’emprunteur.